Le colonel Paul Mwilambwe, tant attendu au procès Chebeya Acte II, est finalement arrivé à Kinshasa. L’homme considéré comme principal témoin des événements tragiques du 1er avril 2010 qui comparaît désormais aux audiences à la Cour d’ordre militaire, a nommément cité John Numbi et Joseph Kabila comme auteurs intellectuels du double assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
Peut-on croire à ce poignant témoignage ou ce policier devra fournir des preuves supplémentaires pour que l’opinion tant nationale qu’internationale accorde du crédit à sa part de vérité.
Selon différentes réactions, « la justice congolaise devra prendre toutes ses responsabilités en mettant la main sur tous ceux qui ont été cités dans ce dossier », allusion faite notamment à l’ancien président Joseph Kabila qui, selon Mwilambwe, aurait donné l’ordre à John Numbi de tuer l’ancien directeur exécutif de la Voix des sans voix (VSV).
Pour d’autres Congolais, c’est un » témoignage trop simpliste, dépourvu de cohérence et d’authenticité. Ça ressemble plus à une comédie de mauvais goût. La justice Congolaise est-elle devenue un jouet ? ».
Selon cette catégorie des Congolais, il n’a pas clairement démontré pourquoi Kabila en voudrait à Chebeya.
Néanmoins, dans ses propos lors de l’audience de mercredi 8 décembre, Mwilambwe a bien dit que le Raïs voulait la tête de Chebeya à cause du dossier massacre des adeptes de Bundu Dia Kongo dont il avait des éléments de preuve qui accablaient Joseph Kabila.
« A mon humble avis Mwilambwe est coaché par une main noire », constate un internaute qui poursuit qu’ « on sent dans son argumentaire une dose des élans Congo hold-up… », argumente un pro Kabila.
Un autre Congolais se demande comment a fait Mwilambwe pour être témoin à la fois de l’ordre de Kabila à Numbi, et de celui de Numbi à Christian Kenga Kenga ». Et de se poser la question, » coïncidence rarissime ou complicité passive ? ».
Alors qu’une bonne frange de la population est d’avis que Joseph Kabila doit être entendu, une autre estime que ce sont des allégations qui nécessitent une preuve formelle. « Car il ne s’agit pas de dire mais de prouver ».
LM