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Beni : la société civile “exige” le départ du procureur près le TGI pour plusieurs griefs révélés à sa hiérarchie

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La société civile et le conseil urbain de la jeunesse de Beni, en province du Nord-Kivu, exigent le départ du procureur près le Tribunal de grande instance de Beni. Il est accusé de plusieurs griefs portés à la connaissance du procureur général près la cour d’appel du Nord-Kivu, en mission à Beni et Butembo, à travers un mémorandum, tenant lieu d’une plainte.

Le procureur Philippe Majiko est accusé de briller dans des arrestations arbitraires, le détournement des cautions exorbitantes et des biens saisis des prévenus.

A titre illustratif, la société civile et le conseil urbain de la jeunesse parle de l’arrestation “arbitraire” des opérateurs économiques Damien Kamash et Matayango, sous prétexte de rabaisser le prix du carburant. Mais aussi, la détention illicite d’un certain Mubarak Kachelewa pour avoir réclamé la restitution de sa moto “vendue” par le procureur après avoir occasionné un accident et dont les dépenses des soins de la victime et amendes ont déjà été payées.

Preuves à l’appui, avec les numéros des dossiers, la société civile dit avoir répertorié 15 motos vendues illégalement par le procureur et identifié leurs acheteurs, confirme Maître Dalzon Mikundi, président du conseil urbain de la jeunesse de Beni qui faisait partie de la délégation.

“Nous avons déposé le mémorandum qui valait d’ailleurs une plainte contre le procureur. C’était pour des faits des arrestations arbitraires, des détournements d’objets saisis mais aussi des cautions qui sont vraiment exorbitantes. Vous savez bien que le détournement des objets saisis est une infraction. Nous avons répertorié 15 motos […]”, a-t-il expliqué à la presse mercredi 02 août 2023.

La société civile et le conseil urbain de la jeunesse, afin de préserver la bonne image de la justice et renforcer la confiance des justiciers, demandent le remplacement du procureur incriminé et l’ouverture d’une action disciplinaire et judiciaire contre lui.

“Nous sollicitons le départ immédiat du parquet de Beni, du procureur incriminé parce que cet acte contribuera au renforcement de la confiance du peuple envers la justice et évitera à la ville de s’adonner à des actions de la rue qui sont en gestation. Nous sollicitons aussi la restitution de tous les biens saisis et détournés par lui, mais aussi l’ouverture d’une action disciplinaire et judiciaire contre lui […]”, recommandent ces structures citoyennes.

Rumeur et illusion pour salir l’honneur du parquet ?

Réagissant aux accusations de la société civile, le procureur Philippe Majiko dénonce des accusations fondées sur base des rumeurs et des illusions dans l’objectif de salir l’honneur du parquet. Il justifie ses propos par le fait que certains “intouchables” sont poursuivis pour des faits graves. Il indique que certains opérateurs économiques du milieu sont dans des réseaux mafieux de blanchiment des capitaux avec des somaliens. Ces opérateurs économiques s’interposent aux enquêtes de la justice contre les somaliens qui opèrent en toute impunité dans le financement du terrorisme et la prolifération des armes.

C’est depuis l’année 2020 que le magistrat Philippe Majiko est au parquet près le Tribunal de grande instance de Beni.

Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)

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