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Kagame multiplie des ennemis en Afrique : la RDC, le Burundi et la Tanzanie

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Le président rwandais Paul Kagame est, sur le plan sécuritaire et diplomatique, pris en étau entre la République démocratique du Congo, le Burundi et la Tanzanie.

En effet, le renforcement de l’axe Kinshasa-Gitega, marqué par la signature, entre les autorités de la RDC et celles du Burundi, d’un accord de défense, fait trembler le président du Rwanda.

La RDC accuse Kagame d’agir à travers la rébellion du M23 qui occupe une partie de la province du Nord-Kivu dans l’Est du pays, alors que le Burundi accuse le président rwandais d’héberger et de soutenir les rebelles burundais Red-Tabara.

Entre-temps, l’homme fort de Kigali a toujours rejeté les accusations de ses deux voisins de l’ouest (RDC) et du sud (Burundi). Et pourtant, plusieurs rapports d’experts de l’ONU ont confirmé le soutien du Rwanda au M23.

Le président Félix Tshisekedi et le chef de l’État burundais, Evariste Ndayishimiye, considèrent Paul Kagame comme leur ennemi commun qui déstabilise leurs deux pays. Dans un meeting de campagne électorale en décembre dernier à Bukavu, le Président Tshisekedi a publiquement comparé Paul Kagame au dictateur allemand de triste mémoire Adolphe Hitler.

Dimanche 21 janvier dernier à Kinshasa, le Président Ndayishimiye, s’adressant aux délégués de la jeunesse de la RDC, a utilisé des mots très durs à l’égard du Président Kagame, le qualifiant d’« hypocrite » et de « menteur ». Il est allé jusqu’à dire que « notre lutte doit continuer jusqu’à ce que le peuple rwandais commence aussi à se faire pression. Je sais que les jeunes Rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région ». Il faisait allusion à un projet d’organisation d’un cadre d’échanges pour les jeunes qu’il s’apprête à organiser.

Cette déclaration de Ndayishimiye a irrité Kigali qui la considère comme un appel implicite des jeunes au renversement du gouvernement rwandais. La réaction du Président Kagame n’a pas tardé. Lundi 22 janvier à Kigali, il a profité de la tribune du Dialogue national pour prononcer un discours sous forme de mise en garde.

Paul Kagame a soutenu que le Rwanda est un pays sûr et le restera. Selon RFI, il a dit notamment ce qui suit : « Quand il s’agit de défendre ce pays qui a souffert pendant si longtemps sans personne pour l’aider, je n’ai besoin de la permission de personne pour faire ce qu’il faut pour nous protéger ». Il a poursuivi que « Je n’ai pas répondu aux insultes qui viennent du sud, de l’ouest. Celles-ci ne tuent pas. Donc je ne peux pas (répondre). Ce n’est pas notre genre. Mais ils apprendront avec le temps. Ils apprendront, qu’ils ont fait une grosse erreur ».

Comme si cela ne suffisait pas, la Tanzanie a décidé de rapatrier tous les réfugiés tutsi rwandais, au regard de leur comportement affiché en RDC et au Burundi, en attaquant les pays hôtes. Surtout que, à Dar-Es-Salam, ils se font déjà passer pour des Tanzaniens.

LM

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